Énergie

Le coût de la transition énergétique revêt un caractère essentiel pour le Gouvernement, qui veillera à maintenir un prix abordable pour les entreprises, le secteur associatif et les ménages. En concertation avec les parties prenantes et le régulateur wallon de l’énergie (CWaPE), les modalités d’une extension de la norme énergétique fédérale concernant les composantes régionales de la facture seront analysées et, si possible, mises en œuvre. La compétitivité énergétique des entreprises wallonnes devra être améliorée, vis-à-vis des pays voisins et des concurrents directs.
Le Gouvernement arrêtera, en concertation avec les parties prenantes, une stratégie de gestion des réseaux et des filières électrique, gaz, chaleur, hydrogène et CO2, devant permettre l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Parallèlement aux concertations intra-belges autour du backbone hydrogène, le Gouvernement désignera prochainement son gestionnaire de réseaux de transport de CO2. Le Gouvernement assurera également la conclusion d’accords de coopération visant à opérer de manière optimale les interconnexions avec la Flandre et les États frontaliers.
La flexibilité sera une priorité pour le Gouvernement, afin de permettre l’intégration des capacités renouvelables, la stabilisation des réseaux et l’optimisation de la consommation d’énergie. En concertation avec toutes les parties prenantes, le Gouvernement prendra des mesures pour prévenir les cas de surtension (décrochages d’onduleurs) et sous-tension.
Les cadres normatif, régulatoire, tarifaire et administratif relatifs aux partages d’énergie (communautés d’énergie, etc.) seront simplifiés et complétés, afin de permettre l’exploitation du plein potentiel des différents modèles de partage. Le potentiel des entreprises, des associations et des pouvoirs publics sera pleinement exploité dans ce nouveau cadre. Le cadre réglementaire relatif à l’échange de pair à pair sera à cet effet également arrêté.
Dans le cadre de l’objectivation de la politique énergétique, une analyse détaillée des différentes filières de production d’énergie renouvelable et décarbonée sera réalisée. Sur cette base, le Gouvernement définira un programme de soutien calibré et hiérarchisé des filières. De nouveaux mécanismes de soutien aux filières renouvelables seront analysés et mis en place, tels que les contrats pour la différence (contract for difference) ou encore les contrats d’achat d’énergie (power purchase agreement), afin de calibrer au plus juste le soutien public.
Ces mécanismes de soutien pourront également être étendus aux filières renouvelables émergentes (biogaz, chaleur renouvelable, hydrogène, carburants neutres en carbone, CO2 …), dans un objectif de développement et de valorisation optimale.
En ce qui concerne l’accompagnement des entreprises dans leur décarbonation, le Gouvernement poursuivra son action de simplification et de centralisation des dispositifs d’accompagnement technique et financier. Certains dispositifs tels qu’EasyGreen (TPE/PME) et WalEnergie (grandes entreprises et industries) ont fait leurs preuves. L’objectif sera de poursuivre le rapprochement de ces dispositifs, en collaboration avec Wallonie Entreprendre et les administrations (SPW TLPE et SPW EER), afin d’accompagner au mieux les entreprises dans leur transition, tout en apportant plus de simplicité pour un accès aux financements dont elles ont besoin (prêts, subsides, etc.).
Le Gouvernement poursuivra les travaux découlant du cadre décrétal et réglementaire des conventions carbone. Le Gouvernement accompagnera les entreprises dans la réalisation de leurs audits et la présentation de leurs plans d’actions, afin que les communautés carbone — constituées globalement des fédérations d’entreprises et de leurs membres — et la Région puissent s’engager sur une trajectoire de décarbonation. Les processus de gouvernance seront suivis (via comités stratégiques, etc.), et le dispositif sera évalué et amélioré, s’il échet. Ensuite, il s’agira d’adapter le dispositif, afin d’intégrer les nouveaux mécanismes de soutien à la production renouvelable des différents vecteurs énergétiques, ainsi que le cas échéant, la mise en place d’une surcharge unique et d’une norme énergétique.
La précarité énergétique est un enjeu majeur en Wallonie. Il s‘agit d’une problématique multifactorielle ; cela étant, l’état du bâti wallon explique en grande partie le niveau de la consommation énergétique du bâti résidentiel. Dès lors, et afin d’agir concrètement sur la problématique de la précarité, le rythme des rénovations sera augmenté.
De manière générale, la cadence de rénovation du bâti résidentiel doit être multipliée par trois afin de permettre l’atteinte des objectifs régionaux et européens. Ainsi, le Gouvernement adoptera un calendrier contenant les obligations en matière de rénovation énergétique des bâtiments résidentiels en vue de les rendre prévisibles et de les étaler dans le temps afin de permettre au secteur de faire face à la demande. En parallèle, le Gouvernement œuvrera vers une homogénéisation de la certification PEB, afin d’en assurer l’amélioration et la fiabilité. Cette révision devra permettre une prise en compte optimisée des sources énergétiques telles que la chaleur renouvelable (géothermie et chaleur fatale).
Le Gouvernement rationalisera les structures en charge de l’accompagnement à la rénovation énergétique résidentielle, afin de permettre une meilleure lisibilité du public et en replaçant l’audit énergétique au centre de cet accompagnement. Également, il simplifiera et clarifiera les moyens mis à la disposition des citoyens pour rénover leur logement, afin de permettre d’augmenter le nombre de rénovations énergétiques, mais également de diminuer le temps de traitement et la charge administrative des diverses primes à la rénovation, tout en veillant à rendre cette politique soutenable budgétairement.
La rénovation du bâti public et tertiaire fera l’objet d’une attention et d’actions spécifiques, afin d’être exemplaire à tous points de vue (respect du calendrier des rénovations, mise en œuvre basée sur le principe de l’économie circulaire, etc.). Le Gouvernement optimisera les mécanismes de financement en visant un payement des travaux via les économies d’énergie réalisées.